Future sans abri cherche un chien et raconte son histoire
C'est moi, la future sans-abri.
Je cherche un chien pour remplacer Nitro (dans la rue, à l' air libre donc, mon asthme allergique ne sera plus une contre-indication).
Pour avoir "quelqu' un" à qui me raccrocher (oui, un chien c'est quelqu' un.... beaucoup plus que certains humains !), quelqu' un à aimer, quelqu' un pour qui vivre (ben ouais, j' ai pas encore envie de mourir, désolée pour ceux et celles que cela contrarie).
Pour ne pas être seule dans la rue.
Je cherche un chien qui cherche une amie. Race, sexe et âge indifférents, si sevré correctement et bien élevé (pas de chien dressé à l' attaque, SVP !) Pas de chien ayant été battu, je suis navrée mais dans l' état actuel des choses je ne suis pas en mesure de ré-éduquer un chien traumatisé. Dans des circonstances normales oui, mais là je suis dans l' urgence.
Le chien sera logé à la même enseigne que moi: sans-abri, mais j' ai les moyens de le nourrir, le faire soigner, etc. et je possède des notions d' éducation canine. Je serai toujours joignable grâce à mon téléphone mobile, si vous souhaitez avoir des nouvelles du toutou.
Pourquoi je ne vais pas chercher un chien à la SPA ? Parce que, dans son intérêt comme dans le mien, je préfère savoir d' où vient le chien qui vivra à mes côtés, parler avec son/sa maitre ou maitresse, connaitre son caractère, son histoire, la façon dont il a été éduqué et le mode de vie qu' il a, afin de déterminer s' il est ou non apte à m' accompagner dans mon nouveau chemin.
Si vous avez un chien, ou connaissez quelqu' un qui en a un, à faire adopter à un prix raisonnable, veuillez me contacter en cliquant sur le lien "Contacter l' auteur".
Et mention spéciale à ceux et celles qui s' offusquent qu' une personne ait le culot de chercher un chien pour le faire vivre à la rue.... vous feriez mieux de vous révolter (et accessoirement, de lutter activement) contre les humains qui jettent leurs congénères (handicapés, en l' occurrence) à la rue... comme des chiens !
Moi je vais me retrouver à la rue parce que j' ai eu l' outrecuidance d' insulter mon proprio un jour où je n' en pouvais plus de vivre depuis 9 ans dans un appart glacial et humide et sans chauffage, dans un immeuble qui tombe en ruines et qui pue la m.... (au sens littéral du terme, ce n' est pas une expression de style).
Je vais me retrouver à la rue parce qu' il y a 10 ans, mon petit-ami de l' époque a profité du fait que je sortais d' hopital pour cause de burn-out, gavée de neuroleptiques qui me privaient de ma lucidité, de mes facultés intellectuelles habituelles et m'avaient transformée en larve (tellement assommée par les médicaments que je dormais debout, littéralement) pour m' obliger à quitter le logement où j' habitais avec mes enfants et m' installer dans cet appart sordide qu' il venait d' acheter pour des raisons fiscales (exonération d' impôts, et autres trucs de ce genre ).
Cet homme avait d' abord proposé l' appart en question à une de mes amies, SDF, qui a refusé, décrétant qu' elle refusait que quiconque exploite sa misère.
C'est donc vers moi qu' il s'est rabattu. Dans l' état où j' étais, je ne comprenais rien à ce qui se passait, n' importe qui aurait pu faire n' importe quoi de moi à cette époque-là (d' ailleurs, je suis rétrospectivement en colère contre les médecins qui m' ont fait sortir de l' hopital dans cet état !)
En d' autres termes, cet homme nous a délogés, mon plus jeune enfant alors âgé de 6 ans et moi-même. Mon fils ainé était déjà autonome et avait son propre logement, le deuxième vivait chez son père depuis quelques années.
Dés le premier hiver, mon enfant et moi-même avons failli mourir asphyxiés à cause de la chaudière défectueuse.
Le proprio, avec qui j' avais rompu la liaison amoureuse et qui était devenu un soit-disant ami, ne s' en est pas ému outre mesure, mais il a accepté de faire remplacer la chaudière. Il a fait appel pour cela à un de ses cousins plombier-chauffagiste, qui a fait trainer les travaux pendant des mois. C'est seulement à la fin de l' hiver que la nouvelle chaudière a été installée. Entre-temps, ce chauffagiste a brûlé "accidentellement" mon beau tapis tout neuf (en me promettant qu' il me dédommagerait, ce qu' il n' a jamais fait), empli l' appartement de poussière de plâtre, m' a draguée de la façon la plus insultante que j' aie jamais connue et m' a presque traitée de p.... (et en outre, il ne s'est pas gêné pour dénigrer son cousin, au passage) et mon petit garçon et moi avons passé ce premier hiver à nous geler dans cet appart pourri dont les murs sont infiltrés d' humidité (à l' époque il y avait un trou dans le toit, mais personne ne s' en était soucié, et l' eau de pluie dégoulinait tranquillement dans les murs) (or à Nantes, il pleut souvent). Et je suis redevenue asthmatique alors que mon asthme était guéri depuis 20 ans.
Une fois la chaudière installée, j' ai demandé au cousin chauffagiste pourquoi il n' avait pas relié le circuit d' eau, puisqu' il s' agit d' une chaudière mixte qui a pour fonction de fournir de l' eau chaude et de servir de chauffage. Je lui ai dit:
"C'est stupide ! Vous m' installez une chaudière mixte qui pourrait me fournir de l' eau chaude à volonté, ce qui serait plus économique que d' utiliser le ballon d' eau chaude, pour moi qui suis au RMI, et me permettrait d' avoir de l' eau chaude à tout moment, tandis qu'avec le ballon la réserve d' eau chaude est insuffisante pour les besoins quotidiens, mon fils et moi n' avons pas assez d' eau chaude pour prendre une douche chacun et faire la vaisselle, on est tout le temps en train de jongler entre "je prends une douche ou je fais la vaisselle ?" "
Ce à quoi ce monsieur m' a répondu par une phrase pleine de termes techniques auxquels je n' ai rien compris.
(Cela s' appelle noyer le poisson dans l' eau, c'est le cas de le dire).
C'est lorsque l' hiver suivant est arrivé que j' ai compris: la nouvelle chaudière ne fonctionnait pas mieux que la précédente ! En fait, elle ne fonctionnait pas du tout ! J' ai dépensé une fortune en la faisant réviser et réparer en vain par divers professionnels.
Ce que j' en ai déduit, c'est que le cousin de mon proprio et ex-petit-ami savait pertinemment que cette chaudière ne fonctionnerait jamais. Ce qui explique que:
1° - il a fait trainer les travaux jusqu' à la fin de l' hiver, car sinon j' aurais mis la chaudière en route immédiatement après son installation et me serais aussitôt rendue compte qu' elle ne fonctionnait pas.
2° - il n' a pas raccordé le circuit d' eau à la chaudière, pour que plusieurs mois se passent avant que je me rende compte qu' elle ne ne fonctionnait pas.
Dés que j' ai constaté le non-fonctionnement de la chaudière, j' en ai avisé le proprio. Mais l' entretien étant à ma charge (croyais-je, dans mon immense naïveté d' autiste ignorante), je payais les professionnels que je faisais venir pour révisions, ramonages du tuyau d' évacuation, réparations inutiles, et qui systématiquement me disaient: "Il semble que cette chaudière ait un vice de fabrication. Ou alors il y a une anomalie dans la structure de l' appartement."
Personnellement, je penche pour cette dernière hypothèse, car avec l' ancienne chaudière, aprés que mon enfant et moi ayions failli mourir asphyxiés, le dépanneur qui est venu m' a dit que malgré le ramonage les gaz toxiques refluaient dans l' appartement et qu' il y avait chez moi un taux mortel de monoxyde de carbone.
A un moment, j' ai arrêté les frais. Pendant ce temps, je payais un abonnement à GDF pour rien. C'est un agent de Gaz de France qui a fini par me dire, au bout de plusieurs années, que je ferais mieux de résilier mon abonnement étant donné que je payais un service que je n' utilisais pas. J' ai suivi son conseil.
Par ailleurs, mon proprio et ex-petit-ami encaissait chaque mois mon allocation logement. C'est moi, andouille que je suis, qui ai demandé à la CAF de verser directement l' ALS sur le compte bancaire du proprio, car comme je suis étourdie et qu' à ce moment-là j' étais sous l' emprise des médicaments, j' avais peur d' oublier de payer mon loyer.
Ce loyer était très bas à l' époque. C'était fait exprès: mon proprio m' avait expliqué qu' ainsi il pouvait se faire exonérer d' impôts, du fait qu' il logeait à un loyer modique une personne en situation précaire.
Le loyer était tellement bas que l' allocation logement social que je percevais (enfin, que mon proprio percevait) était supèrieure à ce loyer. Je ne disais rien, estimant que mon soit-disant ami avait le droit de se faire un peu de bénéfice.
J' oubliais simplement qu' il nous avait délogés -mon enfant et moi- pour nous faire vivre dans des conditions inhumaines.
Je passe sur tous les désagréments insupportables que j' ai subis ici.
Pour en revenir à cette histoire de loyer et d' allocation logement, un jour où j' étais dans le besoin, ne piuvant plus faire face à mes factures, je suis allée voir mon assistante sociale. Celle-ci m' a dit:
"Mais enfin, madame ! Vous touchez plus d' allocation logement que vous ne payez de loyer, cet argent qui est versé en surplus est à vous ! Si vous en bénéficiez, vous ne seriez pas réduite à venir demander des aides sociales ! Moi je ne peux rien vous accorder tant que vous ne demanderez pas à votre propriétaire de vous restituer le trop-perçu. Cet argent est pour vous, pas pour lui !"
J' ai alors demandé au proprio de me restituer l' argent qu' il percevait en trop. Il a refusé.
Je suis allée à la CAF pour demander que l' on cesse de verser l' allocation logement sur le compte de mon proprio et qu' elle soit versée sur mon compte.
A la CAF on m' a répondu: "Bien sûr, pas de probléme. Mais vous devez envoyer une lettre à votre propriétaire pour l' informer de votre décision, et ensuite vous nous rapporterez la lettre signée de sa main. La signature du propriétaire étant la preuve que vous l' avez bien informé de votre intention de faire virer l' allocation logement sur votre compte".
Le proprio a refusé de me retourner la lettre signée de sa main.
Je suis retournée à la CAF expliquer la situation. On m' a répondu: "Dans ce cas, votre propriétaire est dans l' illégalité. Il n' a pas le droit de refuser de signer cette lettre. Allez à l' ADIL qui tentera de lui expliquer la situation et s' il ne veut pas entendre raison, on entamera des poursuites judiciaires contre lui."
Mais moi, pauvre imbécile d' autiste loyale et fidèle en amitié (à ce point-là, ça s' appelle de la connerie, je sais !) je ne voulais pas faire d' histoires à mon "ami" !
Cet "ami" de son côté, a trouvé une astuce pour contourner le probléme: il a aligné le montant du loyer sur le montant de l' allocation logement. C'est à dire qu' il mentionnait sur les quittances de loyer le montant exact, au centime prés, de ce qu' il percevait de la CAF pour mon allocation logement. Lorsque je lui ai demandé pourquoi il faisait cela (hé oui, je suis un peu lente au niveau comprenette....) il m' a répondu: "Hé bien, j' augmente ton loyer. Tu sais, les propriétaires ont le droit d' augmenter le loyer chaque année !"
Ha ! C'est curieux, car moi, tous les autres proprios que j' ai eus avant, ils m' envoyaient une lettre pour m' annoncer qu' ils allaient augmenter le loyer. Je recevais la lettre plusieurs mois avant l' augmentation du loyer, et cette lettre mentionnait précisément le montant de mon nouveau loyer, je n' étais pas mise devant le fait accompli et je n' avais pas de surprise !
Il m' a fallu pas mal de temps pour comprendre que "mon ami" attendait chaque année de connaitre le nouveau montant de l' allocation logement (car la CAF révise chaque chaque année les allocations logement) afin de fixer le nouveau montant du loyer sur les quittances de l' année en cours, et ainsi de suite d' année en année.
Et comme il ne m' envoyait pas de quittance de loyer systématiquement (mon "ami" habite à 600 km de Nantes) mais uniquement quand je lui en réclamais une (et encore, parfois il fallait que je le supplie et que j' attende des semaines voire des mois avant d' obtenir une quittance de loyer, et à cause de cela j' ai parfois perdu des droits et subi quelques préjudices), je ne savais jamais quel était le montant exact de mon loyer. Et à cause de cela, j' ai été accusée de mensonge par un organisme à qui j' avais déclaré le montant de mon dernier loyer, ignorant que mon "ami" l' avait augmenté entre-temps.
Oh ! C'est curieux, maintenant mon loyer est toujours égal à mon allocation logement ! (pauvre fille !)
Bref... il y en aurait des choses à dire sur tout ce que j' ai vécu durant ces 10 années ! Un jour j' écrirai un livre rien que pour raconter ce qui s' est passé durant ces dix années.
Résumons en disant que j' ai tout perdu: mes enfants, ma santé, et maintenant "mon" logement....
Donc, il y a quelques mois, j' ai dit à mon "ami" et proprio que je n' en pouvais plus de vivre dans cet appart pourri, glacial et humide. Il sait que cela fait 6 ans que je cherche en vain un autre logement. Mais, sans ressources (l' allocation pour adulte handicapé n' est pas considérée comme ressources, aux yeux des propriétaires je suis dans la catégorie "non solvable", sans personne pour se porter garant, sans aucune aide des services sociaux, sans un centime d' économies, sans emploi.... je me fais systématiquement envoyer bouler par les proprios.
Mon "ami" sait tout cela. Hé bien il m' a répondu "Trouve-toi un autre appart si t'es pas contente !" (*)
Alors je l' ai insulté.
Et, pour me punir de l' avoir insulté, il m' a rétorqué: "Puisque c'est comme ça, je ne renouvellerai pas le bail !"
Et de fait, quelque temps plus tard, je recevais une lettre RAR de résiliation de bail en bonne et dûe forme. Motif invoqué: monsieur souhaite faire habiter son fils dans l' appartement.
Bon... dans trois mois je serai à la rue. Je cherche un chien.
(*) Ca ne vous rappelle rien ? Moi ça me fait penser à une désormais célèbre réplique: "Casse-toi, alors, pov'con !"
Texte également posté dans le blog Enigma
jeudi 5 février 2009
mardi 3 février 2009
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